Aide-toi, le ciel t'aidera

François Dupeyron

L'histoire

Sonia, mariée, quatre enfants, noire, est aide familiale dans sa cité. Le jour où elle marie sa fille, le ciel lui tombe sur la tête. Robert, son voisin de palier octogénaire, est son seul recours. Plus blanc que lui, difficile de trouver. Plus serviable non plus, d'ailleurs... Mais dans la vie rien n'est gratuit.

Avec

Felicite Wouassi, Claude Rich, Elisabeth Oppong, Ralph Amoussou, Mata Gabin, Fatou N’Diaye


Sorti

le 26 novembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Trop, c’est trop


Il y a comme une gêne constante tout au long du film, sans doute due aux nombreuses provocations plus ou moins discrètes, comme un catalogue des situations les plus rarement rencontrées au cinéma. Il y a d’abord cette cité improbable, qui ne semble habitée que par des familles noires et des vieux blancs. La canicule (on est en 2003, c’est l’été) et les couleurs saturées à dominante jaune font bien évidemment penser à l’Afrique. Et ces vieux blancs, lourds, un peu visqueux, sont posés comme des colons décadents, proches de la déchéance, mais du fait de leur situation d’assistés, encore maîtres, et tous les autres, malgré leurs trafics, encore esclaves.
Sur cette base malsaine et donc fort intéressante, se greffent des situations ambiguës, déstabilisantes : conflits familiaux violents, contournements des lois, rapports pervers entre les personnages… Le vieillard joué par Claude Rich est ainsi particulièrement trouble, on le pressent au début comme un gentil petit vieux inoffensif, et il se révèle finalement d’une rare violence morale.
Malgré l’accumulation qui tend à tuer le propos, toutes ces ambiguïtés, incertitudes sur les évènements étranges de la cité, pourraient donner lieu à une tragi-comédie moderne, et l’on pense bien sûr plusieurs fois à Kechiche et à son splendide "la graine et le mulet". Mais l’interprétation outrée, dépassant largement le sur-jeu (sauf Claude Rich, bien sûr), donne à l’ensemble l’impression qu’on force le spectateur à s’émouvoir, sans succès. Felicite Wouassi, tenant le rôle principal, est horripilante, voix sans cesse au bord de la rupture, regards vides de sens à force de vouloir trop en dire, la niaiserie n’est pas loin, on est en tout cas très éloigné de la précision fabuleuse de la direction d’acteurs de Kechiche.
Au final, on sort assommé et passablement énervé par ce film, foisonnant mais comme étouffé par ses propres outrances.

   


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