Agua fria *

Paz Fabrega

L'histoire

Rodrigo et Mariana se rendent sur la côte Pacifique au sud du Costa Rica pour y négocier la vente d’un terrain. Lorsqu’ils arrivent au milieu de la nuit ils découvrent une fillette, Karina, endormie parmi les herbes folles.
Ils décident de passer sur place le reste de la nuit, et d’essayer de trouver de l’aide au matin. Mais à l’aube, la petite fille a disparu...

Avec

Montserrat Fernandez, Lil Quesada Morua, Freddy Chavarria, Annette Villalobos, Luis Carlos Bogantes

Sorti

le 23 mars 2011

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Torpeur hypnotique

 

Dans une atmosphère lourde, grise, moite, avec un soleil qui réchauffe les corps mais pas les couleurs, une petite fille et une jeune femme traînent leur mal de vivre. Rien n’est véritablement expliqué, on passe de l’une à l’autre avant leur rencontre, étrange, mensongère mais déterminante, puis après, lorsque chacune d’entre elles se confronte à l’incompréhension des autres. Morcelé, parfois flou, s’attardant sur des moments creux, le récit n’apporte que peu d’explications aux pleurs, aux non-dits, à l’errance, à la quête de l’une, à la fuite de l’autre… Tout est dans l’ambiance hypnotique, oppressante, rêveuse. Les personnages passent beaucoup de temps à somnoler, la torpeur les envahit mais le spectateur, lui, reste bien éveillé : l’image terne a sa propre beauté, intrigante, dérangeante ; la petite fille, au visage d’ange mais au regard parfois effrayant participe aussi au sentiment de douce déstabilisation, d’apesanteur absolument pas désagréable… On se sent probablement plus proche de la jeune femme, qui ne comprend pas ce qui lui arrive, et son entourage encore moins : on a sans doute tous vécu cet état de fatigue et de déséquilibre, lorsque tout semble vain, lorsque les larmes viennent sans raison véritable, lorsque le corps lui-même lâche, comme défait… et le regard des autres est alors insupportable, qu’il soit bienveillant, ironique ou distant.
Le film est tout cela, une approche impressionniste d’un sentiment diffus de lassitude, de mélancolie, d’éparpillement de l’esprit. La façon dont la réalisatrice parvient à distiller ces sentiments intérieurs est tout à fait singulière, c’est une cinéaste à suivre…

 

 

 

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