Ça y est, ça recommence
! On est cernés, on nous cache tout, nous pauvres terriens
ne sommes donc que de misérables pions sans libre-arbitre,
lâchés sur un gigantesque échiquier par le big
boss, le Patron. Tout manquement au plan prévu par lui est
sévèrement puni, et les gardiens de la bonne marche
du Monde portent le chapeau, ou la casquette, ou la kipa… N’aurait-on
pas déjà vu cela quelque part ? Ah bon sang mais c’est
bien sûr, l’histoire s’inspire de Philip K Dick,
l’auteur de SF le plus adapté au cinéma (en réalité
je n’en sais rien, mais ça se pourrait bien). Ici, c’est
tellement simplifié qu’on dirait plutôt un Matrix
du pauvre, avec des effets spéciaux réduits à
quelques portes qui ne s’ouvrent pas précisément
sur ce qu’il y a de l’autre côté (de la porte).
Emily Blunt fait semblant de ne rien comprendre et ça lui donne
mal à la tête, elle n’est pas loin de refiler sa
migraine aux spectateurs…
Mais ne faisons pas la fine bouche, le spectacle des deux tourtereaux
qui ont décidé de vivre leur amour sans accord du très
haut, au diable le Patron, est plutôt divertissant. Ils courent
tout de même beaucoup, mais il faut bien justifier le budget
décor, chaussures et anti-transpirants, certainement plus important
que celui du scénario… Comme on se doute bien qu’on
ne va pas vers un épilogue sombre à la Brazil, le suspense
est donc assez restreint.
Tout est très propre, bien calibré, manquant de mystère
et de décalage. La publicité le dit, "on n’échappe
pas à son destin", on n’échappera pas non
plus à la multi-diffusion télé de ce produit
estampillé "Philip K Dick pour les nuls".