Un été entre un
jeune père et sa fille, à mourir d'ennui. Ils sont
dans un hôtel moche en Turquie où tout le monde parle
anglais, ils passent leur temps à ne rien faire ou presque,
et le spectateur dans son fauteuil s'endort, se demande ce qu'il
fait là, se dit qu'il va se passer quelque chose : il y a
des musiques un peu mystérieuses, des vues nocturnes qui
pourraient faire penser qu'un truc grave va leur tomber dessus,
et… non, rien de rien. Lui a l'air triste parfois, sa fille
s'en rend un peu compte mais pas trop, ils ont tous les deux des
conversations anecdotiques et la caméra s'attarde sur des
décors ineptes. C'est l'éloge du rien. Deux ou trois
scènes et l'emballage un peu mystérieux en forme de
flashback peuvent faire penser que la fille devenue adulte repense
à cet été avec nostalgie. Le sujet, la relation
père/fille n'est pas en cause, les deux interprètes
ou les petits riens non plus, on a déjà fait des films
magnifiques avec des petits riens, mais ici, ce sont les choix de
cadrage, de rythme, d'image (tout est laid…), de transitions
qui rendent la mise en scène à la fois très
voyante et très pénible, ennuyeuse et vide.