L'affaire Farewell

Christian Carion

L'histoire

Moscou, au début des années 80, en pleine Guerre Froide. Sergueï Grigoriev, colonel du KGB déçu du régime de son pays, décide de faire tomber le système. Il prend contact avec un jeune ingénieur français en poste à Moscou, Pierre Froment...

Avec

Emir Kusturica, Guillaume Canet, Alexandra Maria Lara, Ingeborga Dapkunaite, Philippe Magnan

Sorti

le 23 septembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Un espion et demi

 

Les espions au cinéma, c’est vendeur. Suspense, montée d’adrénaline, histoires d’amour impossibles, voyages exotiques, gags sur la chance ou la maladresse des uns et des autres, cascades et poursuites en voiture, efforts d’imagination pour cacher, subtiliser, faire passer en douce des documents,.. c’est bien tout cela qui est attendu dans ce type de film. Dans cette affaire Farewell, basée sur des faits réels, il y a un peu de tout ça, à dose homéopathique, ou bien de façon très affadie, puisque l’un des deux espions, le Français, joué (mollement) par Canet, est un amateur et qu’il est propulsé dans cette histoire contre son gré ; il finit par jouer le jeu, non pas par conviction ou pour une récompense financière, mais parce que l’autre espion (le Russe, joué de façon convaincante par Kusturica) lui est sympathique…
Il y a plusieurs raisons de trouver le film intéressant, à défaut de lui trouver un peu d’émotion…
Historiquement, la guerre froide est un sujet finalement peu traité par le cinéma "sérieux", on voit Reagan et Mitterrand, (mal) joués par des acteurs leur ressemblant vaguement, cela permet de confronter ses souvenirs ou l’idée que l’on s’en fait à cette vision un peu figée, mais qui a le mérite d’exister.
Les stratagèmes pour faire passer les documents d’un pays à l’autre étant secondaires, et visiblement pas du tout au centre des intérêts du réalisateur, on s’attache à la personnalité des deux espions. Le Français, à priori, était le plus intriguant, avec comme question centrale, le pourquoi et le comment un ingénieur sans histoires et sans convictions devient la "source" d’une énorme affaire internationale. Las, soit Guillaume Canet ne parvient pas à rendre le personnage intéressant, soit celui-ci ne l’est pas, tout simplement. Le Russe, doux exalté, visionnaire poète un peu cynique, interprété finement par Kusturica, emporte le morceau en composant un type attachant, au caractère contrasté, souvent surprenant. C’est lui et lui seul qui fait avancer et rebondir le récit, c’est sur lui que repose l’architecture complexe des sentiments entre les différents protagonistes.
Cela ne suffit pas à transfigurer le film et à le rendre passionnant, mais c’est tout de même par lui que l’ensemble se tient, de façon honorable.

 

 

 


Vos commentaires

Acteurs fins et affirmés dans leurs interprétations et ressenties de leur histoire, justesse des enchaînements pour une révélation percutante sur la guerre froide réadaptée pour que chacun pioche des informations, se laissant à ses réflexions afin de mieux comprendre la puissance des enjeux politiques.
Ce film montre que l’attachement à des convictions, à des supports politiques n’est pas une fin en soit et qu’un état, qu’une Nation n’est pas mieux que l’autre, car ils servent tous à influencer notre histoire et c’est ce que nous faisons pour la changer qui est important.


Pierre L. 30 septembre 2009


Sans surprises cet anti James-Bond, des personnages avec des vies de familles ordinaires, des espions malgré eux.
Très plat, excepté un final aux scènes plus denses, l’ambiance du film est pesante et fait ressortir la pression que ressent l’ingénieur jouée par Guillaume Canet lâché dans cette opération qui le dépasse.
J’ai beaucoup aimé le portrait de Farewell, cet espion terriblement humain, tiraillé entre deux femmes, cherchant l'affection de son fils, Kusturica campe ce personnage époustouflant de force et de rage.

Dominique P. 5 octobre 2009

 

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