Une grande partie de l’intérêt
du film repose sur sa construction : trois parties (et un épilogue
en forme de pied de nez) montrant les faits selon trois points de
vue différents. Ça n’est pas tout à fait
nouveau, ni très surprenant, mais il faut bien reconnaître
que c’est bien cette structure de récit qui accroche
le spectateur et qui permet d’instaurer une distance ironique
dans ce mini-thriller. Ainsi, des scènes en apparence anodines
deviennent presque angoissantes, ou drôles, lorsque l’on
connaît les tenants et les aboutissants possibles des actions
des différents personnages. Les cinq acteurs s’en donnent
à cœur joie, avec faux-semblants, surprises réelles
ou feintes, double ou triple-jeu…
C’est astucieux, ça se suit sans ennui, c’est plein
de petits détails amusants (comme le double nom de l’Inspecteur),
ça manque au final d’un peu de zones d’ombre et
ça ne reste qu’une sorte de jeu teinté d’humour
noir, typique de beaucoup de productions françaises : une qualité
certaine, mais dénuée d’ambition, de largeur dans
le propos.
