Il est très joli, le film
de Mélanie Laurent, très léché, presque
trop. Mais on s'y sent bien. Sous l'élégance de tous
les instants, il y a des émotions qui pointent, sans doute
un peu faciles, parce que les relations fraternelles, parce que l'hôpital,
parce que l'Amour, parce que la légèreté feinte
pour cacher la douleur… parce que tout ça, déjà
vu ailleurs, en mieux peut-être, en plus brutal ou plus profond.
Mais il se trouve qu'ici, ce n'est pas ailleurs, et la recherche d'une
belle image et d'une alliance parfaite avec le son finit par toucher.
Et puis même si les décors de l'appartement ressemblent
à ceux que l'on peut voir dans des magazines de déco,
même si les références aux bons auteurs dans la
librairie anglophone sont vraiment très culturellement correctes,
même si l'histoire d'amour est trop jolie pour être vraie,
même si… après tout, on s'en moque, on prend du
plaisir, on se sent comme dans un canapé chamallow, il n'y
a rien qui gratte ou pique, même la douleur des uns est des
autres est photogénique. On peut préférer à
cette overdose de bon goût, des films plus personnels, plus
remuants. On peut. Ça n'empêche pas d'aimer aussi cette
esthétique de pub, et de ne même pas en avoir honte !
