Un homme, une femme et son bébé, 
              1500 kilomètres en camion.
              En une heure et demie, il s'en passe moins qu'en une minute de Millenium… 
              Silences, infimes variations des regards, très rares échanges 
              qui ne permettent pas d'en savoir beaucoup sur les deux personnages 
              qui portent visiblement des fêlures, peut-être des drames. 
              Trois fois, la femme parle, rit ou pleure, qu'importe, elle s'exprime; 
              mais ces trois fois-là, on ne peut entendre ses paroles, 
              et ce n'est pas avec l'homme qu'elle communique.
              Face à ce voyage hiératique, on peut tomber dans une 
              certaine fascination, guetter chaque mouvement de tête, s'extasier 
              sur un échange de regards entre l'homme et le bébé, 
              laisser son imagination tenter de résoudre les mystères 
              qui nimbent les personnages d'un voile silencieux. Mais on peut 
              aussi être exaspéré par ce road-movie aussi 
              mouvementé qu'un aquarium vide, espérer en vain pendant 
              toute la durée du film que des réponses aux questions 
              que l'on se pose soient juste esquissées. Trop de mystères 
              peuvent nuire aux mystères…