Ah, vous allez voir, le retour
du film d’aventure à la française, comme un bon
vieux truc qui ne se prend pas trop au sérieux, gentiment hanté
par les fantômes de Lino Ventura et consorts…
Mais c’est nul ! C’est une caricature qui pèse
énormément, aussi lourde que son titre. Rien ne fonctionne
: le récit est attendu, déjà vu des milliers
de fois, on sait d’entrée de jeu qui survivra, qui se
sacrifiera, qui sera bouffé par la jungle ; les personnages
sont tout droit sortis d’un catalogue de clichés, le
baroudeur au grand cœur, le vilain qui ne pense qu’à
lui, le spécialiste spécialisé dans sa spécialité
et dont on ne saura rien d’autre, la belle éplorée
pleine de valeurs… n’en jetez plus ! Ajoutez une mise
en scène qui ne profite à aucun moment de la fascination
ou au moins du mystère engendré par la jungle, filmée
sans poésie (ah si, la dernière scène, la caméra
chasse les papillons, ça bouge dans tous les sens, c’est
laid et ridicule), et vous obtiendrez un nanar qui a dû coûter
un sacré paquet (d’or ?), même pas drôle
et qui parvient à cumuler une quantité d’erreurs
techniques : la nuit américaine avec les étoiles purement
numériques derrière, c’est affligeant ! la pluie
qui ne tombe que sur les personnages avec un grand beau soleil qui
éclaire toute la scène, c’est complètement
tarte !
Retournez voir le splendide "Aguirre" d’Herzog, ou
l’effrayant "Délivrance" de Boorman, ces 600
kilos d’or pur sont en toc.