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Roland Emmerich, c’est du lourd, et même du très lourd. "Le jour d’après", sur un sujet grave, en faisait des tonnes et parvenait à éveiller quelques consciences sur le réchauffement de la planète. Ici, le scénario brasse large. Sous un aspect aventures exotiques, quelque part entre "Apocalypto", "Tarzan", et "La guerre du feu", sont évoqués le pouvoir des religions, le voyage initiatique, le progrès des civilisations, l’aliénation des peuples…
Étrangement, malgré la débauche d’effets spéciaux, le film ne décolle pas, les morceaux de bravoure attendus manquent de grandiloquence, de panache. On cherche, en allant voir ce type de production, à en avoir plein la vue, et on est un peu déçu. Les deux interprètes principaux, tourtereaux préhistoriques, sont aussi crédibles que Raquel Welch en femme des cavernes il y a quelques années de cela, et malgré leurs jolis minois, semblent bien peu charismatiques.
En évitant les scènes sanglantes et en s’appuyant sur des concepts très politiquement corrects, Emmerich tente de séduire le plus grand nombre, un public familial de sept à soixante-dix-sept ans, qui risque, même sans s’ennuyer, de ne pas vibrer devant ces péripéties farfelues et joyeusement incohérentes, ancrées davantage dans le genre fantastique (on se croirait assez souvent dans une BD de type fantasy) que dans une tentative de recréer un univers historique, même fantasmé.