NATALIE
DESSAY |
Depuis l’été
dernier, ne me demandez pas pourquoi, je traîne du côté
des rayons voix de sopranos dans les discothèques, dans les magasins
de disques ; je cherche sur internet des enregistrements célèbres
ou rares de voix qui font dresser les poils et donnent des frissons
partout…
Dans la rubrique sopranos françaises célèbres,
il y a Françoise Pollet, qui ne me fait pas grand-chose (mais
gardez ça pour vous et n’en faites pas un fromage, je n’ai
aucun argument pour défendre ce que j’aime ou pas, ce sont
justes des sensations et des sentiments), Véronique Gens et Sandrine
Piau qui font que parfois lorsque je les écoute, je suis sur
une autre planète… Et puis, tiens, Natalie Dessay, jamais
écouté vraiment.
Pour moi, Natalie Dessay, c’était une marrante, qui ne
se prenait pas trop au sérieux, capable de faire rire dans ses
rôles et dans ses interviews, mais voilà, c’était
tout.
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Là,
il y a un petit mélange d'airs et d'interviews, voyez comme Natalie
Dessay peut être gentiment allumée, et plutôt drôle...
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Ici,
vous apprendrez, entre autres, pourquoi elle n'a pas de h à son
prénom...
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Pour l'entendre chanter Glitter
and be gay, toute en décontraction et pourtant virtuose...
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Et enfin, pour la voir faire du repassage
comme personne...
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Je prends à
la médiathèque de Brive (OUI ! Il y a une médiathèque
à Brive, et elle est même drôlement bien) un CD de
cette soprano, "Airs d’opéras italiens". A l’intérieur,
il y a deux disques, une fois chez moi j’en enfile un dans l’ordinateur
sans vérifier ce que c’est, et là, sans prévenir,
l’écran devient noir, et une vidéo démarre,
c’est un DVD, les scènes de la folie à la fin de
l’opéra de Donizetti, "Lucia de Lammermoor".
Je regarde d’un œil distrait, d’autant plus que ça
commence avec un chœur, puis apparaît la diva, dans une robe
blanche tachée de sang, et commence un long, très long
solo. Je ne sais pas ce qu’elle chante, ce n’est pas traduit,
et puis je m’en moque, visiblement elle est terriblement troublée,
il y a des silences, des regards, des éclats, des cris, des pleurs,
et tout cela me semble complètement universel, ce sont des émotions
monstrueuses… Elle est, peut être encore plus qu’une
actrice, totalement dévorée par son personnage. Et la
voix… elle passe d’une puissance effroyable (oui, on peut
dire ça, elle fait parfois peur) à une douceur déchirante.
Cela dure un peu plus de vingt minutes, à la fin elle quitte
la scène, mourante, portée par des membres du chœur…
Et on entend les applaudissements du public (c’est un enregistrement
au Metropolitan Opera). Énormes. Délirants. Je ne vous
raconte pas l’état dans lequel je suis devant mon écran,
aspiré par l’émotion.
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L'enregistrement
dont je vous parle.
Ici, pas d'une très bonne qualité, et avec des applaudissements
tronqués, mais ça peut vous donner une idée...
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Depuis, j’écoute Natalie
Dessay dans tout ce qu’elle a enregistré, et comme dirait
l’autre, elle me fait quelque chose… Comme quoi je n’apprécie
pas QUE les blondes de moins de trente ans !
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