Des yeux bleus comme des billes, une blondeur ébouriffante, une certaine élégance (ou une élégance certaine), une beauté pas vraiment classique, le visage rond se pliant à toutes les expressions, voici Emeline Bayart.

 

Second rôle remarqué au cinéma dans "Bancs publics", "Populaire", ou "Microbe et Gasoil" (et beaucoup d'autres !), elle est aussi, au théâtre, Madame Jourdain dans "Le Bourgeois gentilhomme" monté par Podalydes mais on a pu la voir aussi dans du Goldoni, du Feydeau, du Rémi De Vos, et chez Ribes, dans son "Musée haut, musée bas"…

 

Dans une cave digne de celles de St Germain des prés, mais située dans le 10ème arrondissement, elle se produit régulièrement en solo, juste accompagnée par un pianiste, dans un récital formidable de drôlerie, d'expressivité : "D'elle à lui". Reprenant un répertoire de chansons de toutes époques sur le couple et les histoires d'amour, avec une grande préférence pour celles qui finissent mal, elle est autant comédienne que chanteuse, donnant à ses interprétations un quelque chose de particulier, drôle bien sûr (et parfois très drôle, qu'est-ce que ça fait du bien en ces temps-ci…) mais aussi parfois avec une belle émotion sous l'humour, comme dans la chanson immortalisée par Barbara, qui donne son titre au spectacle… " Mais ça, c'est une chose qu'une femme n'oublie pas…"

 

 

C'est un moment génial, une heure de plaisir sans temps mort, un spectacle rodé mais sans ronronnement, énergique, surprenant.
Elle sera au théâtre du rond-point en mars prochain, mais la voir dans la toute petite salle du Kibélé, c'est sans doute beaucoup mieux, pour la proximité, pour saisir le jeu des expressions et goûter à la cérémonie du chapeau…

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