La Délicatesse

un roman de David Foenkinos

 

 

 

Foenkinos, je l'ai découvert avec "le potentiel érotique de ma femme", au style vif, acéré, drôle, racontant une histoire de couple entre clichés romantiques et décalages (vraiment) surprenants, le tout agrémenté de quelques digressions délicieuses.
Puis, quelqu'un m'a offert "la Délicatesse".

Je ne savais pas les prix littéraires, les sept cent mille lecteurs, la prochaine adaptation au cinéma.
Ce serait facile de dire que j'ai adoré ce livre, ou qu'il m'a touché, et que vraiment, j'ai passé un bon moment avec les personnages, tristes et drôles. Ce serait.
Oui bien sûr il n'y a pas la même surprise avec les digressions légères et incongrues, marque de fabrique de l'auteur. Il y a peut-être aussi quelques facilités dans cette histoire d'amour entre deux égarés, tellement loin l'un de l'autre, un peu comme dans "le mec de la tombe d'à côté", autre succès populaire.
Mais la délicatesse, c'est quelque chose. Ce n'est pas tout à fait la douceur, la douceur fait partie de la délicatesse, comme la tendresse, mais il y a autre chose. Ce sont des attentions qui pourraient sembler dérisoires et qui font murmurer de plaisir. Avec une phrase, parfois juste un mot, on peut la briser, la délicatesse. Ce n'est pas tout à fait non plus l'harmonie, c'en est même assez loin. En musique, on dirait que parfois "ça frotte", sans jamais, ô grand jamais tomber dans la cacophonie : c'est juste beau, sans qu'on sache vraiment pourquoi. C'est comme parvenir à ouvrir un cadeau emballé dans du papier de soie sans le déchirer, pour être capable ensuite de le prendre, ce cadeau, à pleines mains mais avec ménagement, le tourner et le retourner dans tous les sens mais avec une sensibilité infinie…
La délicatesse racontée par Foenkinos, c'est ce bonheur-là…
Merci à celle qui m'a fait découvrir cette délicatesse-là.