L'intrigue n'est pas extraordinaire: une femme venue
là, loin de tout, soigner un chagrin d'amour en comptant les
oiseaux ( un deuil, pas un divorce..ça change un peu) un homme,
sur les traces d'un drame familial et mystérieux. On comprend
vite qu'ils vont faire affaire et que l'énigme va être
résolue (facilement... pas comme celles d'Alain).
L'écriture est curieuse, des phrases longues à la ponctuation
fantaisiste, mais on s'habitue.
Pour moi l'intérêt du livre réside dans la présence
de la Hague, une vraie présence, la véritable héroïne,
les personnages y sont suivis pas à pas de Goury à Port
Racine (le plus petit port de France), de Beaumont à Ecalgrain.
Cherbourg, la grande ville parait loin.
La mer si froide qu'on en ressort tout bleu, le vent, la pluie ,le brouillard,
les petits chemins abrités de murs de pierres... L'auteur donne
l'impression qu'elle a écrit en marchant, très précisément,
accompagnée par les personnages qu'elle voyait parler ici, se
baigner là.
Je n'avais pas envie que cette promenade s'arrête, alors, j'ai
ralenti à la fin, le plus possible mais il fallait bien rendre
le livre.
C'est loin mais tant pis, je veux y retourner, vite, en novembre, parce
que y aller en août c'est tricher, c'est pas la Hague pour de
vrai, c'est pour les touristes. Je vais aller escalader le chemin des
douaniers ou des contrebandiers. C'est le même, on peut l'appeler
de l'une ou l'autre façon selon son humeur.
Vous pouvez lire le livre et rêver mais n'essayez pas de faire
comme moi, risque majeur de dépression, il faut être né
là bas pour ne pas s'y perdre ou s'y dissoudre.
Ou alors attendez le mois d'août.